DEFENDRE L’ÉDUCATION POPULAIRE

SEP-UNSA                    EPA-FSU                 SNPJS-CGT

POUR UNE SOCIÉTÉ ÉDUCATIVE

POUR UN SERVICE PUBLIC NATIONAL DE L’ÉDUCATION POPULAIRE

POUR UNE MISSION URGENTE D’INTÉRÊT GÉNÉRAL

Avec la Révision Générale des Politiques Publiques, dans un contexte idéologique sécuritaire, la politique de l’Etat en matière de jeunesse et d’éducation populaire est en perdition.

Les moyens destinés aux associations sont en disparition, le peu restant s’inscrit dans la mise en concurrence.

Les « programmes » en direction des jeunes s’éteignent les uns après les autres. La mission de formation des CEPJ est condamnée par une vision exclusivement bureaucratique et de contrôle avouée.

Les corps techniques et pédagogiques en charge des missions de jeunesse et d’éducation populaire sont de fait mis en extinction. Il n’y a plus de concours de recrutement. Le corps des Conseillers d’Education Populaire et de Jeunesse est condamné. Les précaires recrutés sur les postes vacants pour faire survivre le corps, sont les premiers touchés par les suppressions massives de postes annoncées pour 2012 et 2013.

Les syndicats des personnels de l’Etat en charge de l’éducation populaire se sont mis d’accord sur une interpellation commune d’urgence des groupes parlementaires de gauche du Sénat et de l’Assemblée Nationale pour convaincre de la nécessité d’enrayer le cycle actuel de disparition programmée, mais surtout pour engager une dynamique commune de restauration d’une politique nationale d’éducation populaire qui ne soit pas exclusivement ciblée sur les publics « jeunes » et la réparation sociale. L’entrée dans une société de la connaissance, la permanence de la question du comment faire société?, la montée des défiances interculturelles, les incertitudes économiques, la mondialisation des cultures et des peuples plaident pour l’actualité des démarches d’éducation populaire, pour l’action inter générationnelle. Cette mission nationale ne peut être totalement transférée sur les collectivités car elle suppose des complémentarités éducatives complexes dans un domaine partagé avec les associations.

Le budget « jeunesse, vie associative » 2012 est d’une faiblesse avouée. Il consacre la perte de moyens publics. Il acte le recentrage du secrétariat à la jeunesse et la vie associative et de sa Direction de la Jeunesse, de l’Education Populaire et de la Vie Associative (DJEPVA) sur le soutien quasi exclusif à l’agence du service civique. Ce que nous pouvions voir se profiler se précise : les Conseillers d’Education Populaire et de Jeunesse sont en train de devenir les supplétifs de cette agence sans personnels, aux moyens insuffisants. Ce budget 2012 s’inscrit dans une logique confirmée d’abandon de la mission éducative, au nom d’une cohésion sociale brouillée de sens. Il réduit la mission d’Etat au contrôle assimilé à de la « protection d’usagers ».

Le budget de la jeunesse porté par le gouvernement, via un Secrétariat d’Etat à la Jeunesse et à la Vie associative exsangue, signe la mort de la mission d’Etat d’éducation populaire.

  • les associations et fédérations d’éducation populaire sont financièrement asphyxiées
  • la mission d’éducation tout au long de la vie disparaît devant la réparation sociale
  • les collectivités territoriales n’ont pas capacité, ni vocation à se substituer à l’Etat

Ce que nous proposons pour une alternative politique à la destruction programmée du service public de la Jeunesse et de l’Education Populaire:

  • Un ministère de l’éducation populaire de plein exercice, doté d’un réseau régional et départemental, et d’établissements publics spécifiques et identifiés
  • La légitimation de l’action éducatrice de l’État menée de manière égalitaire sur l’ensemble du territoire
  • La reconnaissance des compétences des équipes éducatives (Conseillers Techniques et Pédagogiques/Personnels administratifs) dans le domaine de l’éducation populaire, des activités socioéducatives et culturelles
  • La garantie d’une franchise éducative assurée à l’ensemble des personnels techniques et pédagogiques
  • Un rôle d’interlocuteur dégagé des pressions locales, des clientélismes et des lobbies, auprès des associations et collectivités sur un même territoire.
  • Avec 1,1 million d’associations, 15 millions de bénévoles, 1,9 million de salariés associatifs, nous demandons pour un service public de qualité un plan de recrutement de 550 conseillers techniques et pédagogiques d’éducation populaire (CEPJ/CTPS) sur 5 ans pour arriver à un ratio de un pour 1 000 associations.
  • Prenant appui sur des pratiques positives potées par des collectivités (conseils régionaux et généraux, communes…) nos organisations syndicales en appellent à un véritable projet partagé pour l’éducation tout au long de la vie, respectueux de tous ses acteurs.