Du trauma à la résilience d’EPA

Rouge sang est le phénix. Comme le cruor s’extrait du caillot, EPA doit s’extraire de son histoire syndicale. Ce n’était plus que verres cassés avec la FSU, fédération qu’il avait contribué à créer. Il y a encore six mois rien n’était fait. Mais depuis la rentrée et la violence fédérale rien n’est plus réparable. La passe traumatique dans laquelle on laisse toujours une part de soi nous ramène au Phénix. Cet oiseau mythique au nid fait de cannelle, de tubéreuse, de chêne et de myrrhe a des semblables chez les Aborigènes ou les Amérindiens… Pourquoi pas à l’ex FSU ?

La participation d’EPA-FSU aux élections professionnelles du 8 décembre dernier a eu pour ce scrutin une tournure particulière. Elle est la conséquence de mésententes internes avec la FSU qui ne lui reconnaissait plus sa dimension multi catégorielle. Enduré depuis plus de cinq ans, ce déni n’était plus tenable pour EPA. Nos activités et implications locales et nationale se sont toujours appuyées sur une analyse et une vision du champ ministériel jeunesse et sports dans son entièreté et tout corps inclus.

C’est pour cette raison que nombre de militants d’EPA ont rejoint lors de ce scrutin 2022 les listes présentées par le SNPJS-CGT, pour le CSA ministériel JS, la CAP des PTP, les CSA académiques et les CSA des établissements JS. Cette mobilisation commune pour ces élections porte l’ambition de construire avec le plus grand nombre un espace de solidarités concrètes dans l’ensemble du champ et des réseaux jeunesse et sports, tant dans la fonction publique que dans le secteur privé.

Grâce à cette réunion de nos forces, le SNPJS CGT a pu augmenter son résultat et voir conforter son siège au CSA ministériel. Pour la CAP commune à tous les corps techniques et pédagogiques (créée pour détruire les statuts et le dialogue social dans le cadre de la loi de transformation de la fonction publique), nous n’avons gagné aucun siège. Avec la CGT, le SNPJS CGT est conforté à l’administration centrale. Dans certains CSA académiques la CGT Educ’action fait son entrée. Nous travaillerons avec elle en proximité pour que soient traités comme il se doit les « sujets JS », puisqu’encore aucune instance locale spécifique à Jeunesse et Sports n’existe ; ce que nous continuons à demander expressément.

En mesure de rétorsion de ces résultats électoraux, la FSU a répondu sans aucun préavis en supprimant aux militants d’EPA tous leurs moyens de travail, ceux là mêmes qui permettent d’agir auprès des collègues, dans les services, et dans les groupes de travail nationaux où nous avons toujours porté avec exigence et préparation la défense des modalités de travail des agents et de l’avenir de nos missions.

Or il y a nombre de chantiers en cours, et d’importance, pour lesquelles nous devons continuer cet engagement et ce travail que depuis des années nous menons. RIFSEEP, conditions de travail dans les services déconcentrés et les établissements, retraite, missions… Puisque la FSU ne nous offre plus le cadre qui permet cette continuité, EPA va être amené prochainement à rechercher les conditions d’une fusion avec le SNPJS, afin de poursuivre l’histoire collective dont il a lui-même été l’héritier depuis plus de trente ans.