Nous sommes désolés de vous accueillir dans de telles conditions. Nous aurions tellement préféré pouvoir vous accueillir dans des locaux aérés, fonctionnels, avec des salles de réunion dignes de ce nom, des espaces pour recevoir le public, des lieux de convivialité… Bref dans des locaux adaptés à nos missions de service public… Mais vous avez cependant un peu de chance, vous ne risquez pas votre vie à tous les étages. Il y a un an, la mobilisation des personnels a permis d’obtenir des interventions d’urgence permettant de réduire les risques électriques et incendie… En attendant une hypothétique mise en conformité.
Nous espérons, monsieur le Directeur, que vous pourrez lire et envoyer des courriels, dans des délais raisonnables, que vous ne souffrirez pas trop des coupures d’électricité, que votre photocopieur ne sera pas hors service pendant plusieurs semaines, que votre bureau sera équipé d’une porte, et d’une poignée, que vous ne resterez pas plusieurs mois sans secrétariat, que vos frais de déplacement pourront être remboursés en moins d’un an… Et que les partenaires que vous recevrez pourront se connecter à la wi-fi dans nos salles de réunion, vous serez moins souvent contraint de vous réunir dans leurs locaux.
Le regroupement des services rue Saint Sébastien était urgent, mais vous pouvez aller visiter les anciens locaux de jeunesse et sports à Château Gombert, ils ne sont toujours pas vendus. Vous comprendrez, monsieur le Directeur, que nous vous serions obligés de ne pas employer le mot « modernisation » quand nous échangerons sur cette situation. Il est vrai que votre prédécesseur a eu la pudeur de ne pas évoquer la charte Marianne lorsqu’il a vendu le service d’accueil (et ses personnels) à une société de nettoyage.
Il y aurait au moins une bonne nouvelle : les effectifs de la DRJSCS viennent de se renforcer. Nous ne devrions pas nous en plaindre, mais avions nous besoin de tant de cadres de haut niveau quand nous manquons si cruellement de personnels administratifs et d’agents pour mener les missions techniques et pédagogiques ? Ne prend-on pas le risque de transformer un service public en « armée mexicaine » ? Et puisque nous sommes dans le champ de la cohésion sociale, devrons nous continuer à assister à la valse des agents contractuels ? Est-ce encore la conséquence de la « modernisation » d’utiliser cette catégorie de personnels comme des kleenex ? Comment accepter des contrats à durée si limitée que l’on ne peut plus assurer la continuité des services ? En ce qui concerne la gestion des effectifs, les représentants des personnels sont chaque fois mis au pied du mur, sans aucune concertation, on ne s’habitue pas au mépris !
Aujourd’hui, plus d’un départ à la retraite sur deux n’est pas remplacé. La souffrance est à son comble et, pour les années à venir, on nous promet encore du sang, de la sueur et des larmes. Les économies se font sur le dos des agents et du public que nous servons.
Nous sommes vraiment désolés monsieur le Directeur de vous accueillir dans de telles conditions, nous avons conscience de l’étroitesse de votre marge de manœuvre. Mais soyez assuré que nous serons particulièrement attentifs et exigeants pour défendre un service public de qualité, au sein duquel les agents, titulaires et contractuels, pourront exercer leurs missions dans les meilleures conditions, et surtout, dans le respect de leur dignité.
Nous vous prions d’agréer, monsieur le Directeur, l’expression de notre considération distinguée.
Les représentants des syndicats FSU et CGT de la DRJSCS PACA
