Traverses Unitaires n°68

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EDITO : JUSQU’OU IRONS-NOUS SANS REAGIR ?

Dans le champ ministériel de la cohésion sociale, depuis l’installation des DDI et des DRJSCS, une nouvelle phase de la RGPP s’est ouverte. Tandis que les directeurs et chefs de pôles occupent les personnels avec les déménagements, pendant ce temps, la RGPP se poursuit. Consentir aux nouveaux bureaux et nouveaux organigrammes ne leur suffira pas. Le plus grave est à venir. Il y a fort à parier que l’année 2010 sera bien plus qu’une année de transition. Les projets de régression portés par le gouvernement supposent en effet qu’aucune pause ne soit marquée avant l’échéance 2012 sur ce sujet.

La RGPP n’avait pas pour intention avouée de modifier les missions mais à la défaveur des nouveaux services déconcentrés qui se sont installés chacun peut percevoir la volonté de tirer la totalité des personnels vers une conception de la cohésion sociale axée sur la réparation. L’éducation populaire est certes toujours citée mais comme un mode opératoire destiné à s’estomper.

Le chantier sur la « fusion » des corps n’est pas officiellement ouvert mais chacun peut déjà envisager ce qui se profile : aucun statut n’est destiné à s’inscrire dans la durée. Comment peut-on croire que les corps dont les effectifs sont en deçà d’un millier peuvent avoir vocation à perdurer ? Les corps de l’inspection générale sont appelés à être unifiés, ceux de l’inspection également, le corps des CTPS et celui des CEPJ sont dans le rouge, celui des professeurs de sports n’est pas à l’abri. Le chantier de la fusion sera déterminant pour achever la mutation des missions.

L’avenir des professeurs de sports est largement conditionné par le devenir des cadres techniques sportifs placés auprès du mouvement sportif (CTR, CTN, PO-HN, DTN). L’enterrement provisoire du rapport Bocquet n’est pas en soi une nouvelle suffisamment rassurante. Les projets d’agence pour privatiser à terme sont appelés à resurgir.

Par un passage en force inacceptable la DRH est en train de donner la pleine mesure de la conception du dialogue social qu’elle est chargée de servir. Elle réduit le droit des mutations des personnels à un exercice formel où les chefs de services s’échangeront les agents entre eux, après avis déterminant du service d’accueil qui classera les demandes par ordre de préférence. Elle entend organiser des élections (CTPR, CTPM) selon des procédures excluant les établissements (CREPS, Ecoles nationales), et par là prévoyant déjà leur autonomie future et leur externalisation.

Pour l’heure, aucune organisation syndicale n’est en mesure, seule, de mettre en échec ces projets régressifs. Les ripostes sectorielles, et le lobbying sont loin d’être suffisants. Au lieu d’être déjà en ligne pour la compétition électorale des CT/CTP de l’automne, les syndicats feraient mieux de s’allier pour construire les rapports de forces indispensables à la préservation  des droits, des statuts et en définitive de la mission de service public d’Etat due aux citoyens. Nous nous y appliquons avec le SEP UNSA ici, ou le SNAPS et le SNEP par là. Mais que c’est dur et surtout insuffisant.

Le Secrétariat National