Promulgation ou pas, on n’en veut pas ! Abrogation de la Loi Travail !

Après un été meurtrier qui imprime un rythme pestilentiel à la veille des Présidentielles, se mobiliser ce 15 septembre est nécessaire pour dire que les droits sociaux contribuent à la qualité d’une République et que les rogner est une autre manière de sortir des pas de notre propre histoire, de naufrager des principes fondateurs qui produisent de la solidarité par redistribution collective.

 

Il se trouve des hommes et des femmes qui ne pensent pas avec le vocabulaire des patrons. Vous savez, ce vocabulaire de la novlangue qui remplace le débat d’idées par la conquête des marchés. Ce vocabulaire qui depuis une dizaine d’années fait que de Matignon à l’Elysée on avance masqués dans un carnaval de renoncement au progrès social. L’ANI, la loi Macron, la funeste Loi Travail, grêlée de 49-3, sont les enfants naturels de cette pensée de gouvernance où la technocratie est au service de la finance. De ce gouvernement il ne restera bientôt plus que des douilles de 49-3 jonchant le sol de ses capitulations face aux injonctions de la troïka.

L’intersyndicale CGT, CGT-FO, Solidaires, FSU, UNEF, UNL et FIDL n’a de cesse de produire du sens commun pour que les salariés et les jeunes se mêlent du débat public. La loi travail ce n’est pas fluidifier l’emploi, c’est au contraire le mettre en coupe réglée sous la férule du catéchisme voulu par les muezzins du CAC 40 pour que dans chaque pays, chaque jour, le commun des mortels s’incline en direction de la Bourse la plus proche. La loi contre le travail portée par ce gouvernement se double d’une croisade contre le syndicalisme qui ne se prosterne pas.

Notre lutte syndicale, face au consortium interchangeable des énarques et des patrons, relève d’un conflit majeur pour ne pas liquider toutes les conquêtes du salariat, rayer la grève générale de 1936, effacer le CNR et les ordonnances de 1945. L’offensive idéologique nous oblige à ne pas être seulement dans l’action contre les démantèlements voulus. Elle nous oblige aussi à construire ensemble d’autres voies possibles pour affirmer deux nécessités : la séparation du MEDEF et de l’ENA, la séparation du MEDEF et de l’Etat.

Notre volonté de travail au plan interprofessionnel vient de cette double nécessité : dépasser les clivages, même s’ils sont fondés, et nous placer dans des conditions aptes à créer un rapport de forces adapté à l’enjeu porté par les employeurs et les politiques lorsqu’ils sont leurs complices. Cette position a un nom, que l’offensive idéologique veut aussi effacer : c’est la lutte des classes. Pas celles de la rentrée scolaire, mais celles des femmes et des hommes en souffrance dans une société vouée au nouveau concept « d’entreprenalisme » voulu par le MEDEF. Notre syndicalisme refuse d’épouser les logiciels de pensée et le vocabulaire du monde de l’entreprise et des affaires.  Cela fait-il de nous des ringards ? Non ! Cette exigence nous contraint au contraire à trouver des solutions d’avenir sans tomber dans l’accompagnement. La pire des chutes ? La courbette !

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