Eh Carpentier ! C’est l’apocalypse ? Le sport. Les syndicats. La jeunesse. C’est l’apocalypse ?

(Pastiche du commandant Roger Van der Weyden in Coin Coin et les z’inhumains, film de Bruno Dumont)

L’intersyndicale « Jeunesse et Sports » du 11 octobre n’a pas survécu à la période électorale.

L’intersyndicale à 8 organisations avait pu se construire sur des points de convergences, contre les coupes budgétaires du ministère des Sports, la destruction programmée de 1 600 emplois (principalement par détachement des CTS auprès des fédérations), pour la sortie des personnels JS des DDI. Le 11 octobre environ 200 collègues s’étaient mobilisés sur Paris et plus de 500 en métropole et Outremer. C’était un premier rendez-vous pour EPA. Il appelait des suites.

L’intersyndicale avait décidé une réunion le 18 octobre pour envisager les suites du 11 octobre. EPA y venait avec un mandat ouvert d’Etats généraux Jeunesse et Sports par régions ou grandes régions avec élaboration de cahiers de doléances publics avant la fin de l’année

Ce fut une douche froide. Le 18 octobre n’a permis de dresser que les constats des divergences syndicales :

  • méthodes de mobilisation et engagement dans les mobilisations avec prises d’initiatives non concertées de la part de certains minoritaires ;
  • concurrence entre organisations sur le terrain des adhésions pour les mêmes minoritaires ;
  • demande d’ajout du pôle éducatif à la plateforme commune, pour faire sortir ceux qui n’en veulent pas, émanant des plus majoritaires.

Ces trois points étant posés comme non négociables et comme des préalables, par les organisations les plus représentatives des professeurs de sport et CEPJ, il était devenu de fait impossible d’envisager toute forme de travail commun à 8 organisations.

La FSU, dont EPA, acteur majeur de la construction de l’intersyndicale, constant dans ses positions a tenté de rappeler les organisations syndicales aux enjeux du moment et aux attentes des collègues. Elle n’a pas été entendue.

Nous regrettons vivement cette division sur fond d’enjeux électoraux qui discrédite les syndicalismes de calculs, des plus anciens syndicats au plus récent.

La gouvernance du sport se met en place. Si elle n’est pas effective le 1er janvier ce sera dans le premier trimestre 2019. Le détachement des CTS est désormais prévu. Il prépare la privatisation progressive et la chaîne de  commandement du président de fédération aux CTS sous les ordres du DTN. Le CNDS va disparaître dans l’agence voulue par le CNOSF et ses alliés objectifs. En régions, les conférences des financeurs vont faire disparaître des prérogatives JS des DR. Les préfets rendent des copies qui renforcent les polyvalences départementales.

Dans ce marasme, les personnels jeunesse et sports ne disposent plus de l’outil syndical permettant de s’opposer aux projets de réorganisations territoriales et ministérielles.

La division syndicale sera utilisée par l’administration pour trouver des interlocuteurs prêts à accompagner les réorganisations. On comprendra alors mieux le mauvais scénario en train de se jouer. EPA va encore une fois essayer de recoller les morceaux mais la tâche est immense et les élections n’aident en rien.

Marie-Christine BASTIEN