Comité Technique Ministériel de la Jeunesse et des Sports : FO disparait, la CFDT progresse…

Suite à un recours de l’UNSA, ce scrutin à mi- mandat était obligatoire. Il a concerné une centaine d’électeurs en moins par rapport à 2014 et enregistre une légère chute de participation. Cette dernière est toutefois inégale. Dans les établissements elle demeure forte alors que dans les régions recomposées elle chute de 10 à 20%. Le nombre d’électeurs dans les DR/DD est aussi en diminution 2 600 contre 2 700 en 2014. Or c’est dans les services que l’UNSA et la FSU ont le plus de représentativité. Cet effet mécanique ajoute à l’érosion légère de la FSU et de l’UNSA. Cette dernière gagne cependant le siège de FO. Se maintenant en voix, la CGT progresse de manière non significative. La grande gagnante est la CFDT qui progresse de 60 voix et de 3%, creusant un écart jamais vu avec la FSU.

 

Election des membres du CTM Jeunesse et Sports du 30 juin 2016

Inscrits

votants

%

Blancs
et nuls

Exprimés

CGT

FO

FSU

CFDT

UNSA

Voix

%

Voix

%

Voix

%

Voix

%

Voix

%

TOTAL 2014

5 098

3 131

61,42%

156

2 975

215

7,23%

173

5,82%

501

16,84%

531

17,85%

1 555

52,27%

SIEGES 2014

1

1

2

3

8

TOTAL 2016

5 011

3 034

60,55%

167

2 868

216

7,53%

127

4,43%

465

16,21%

597

20,82%

1 463

51,01%

SIEGES 2016

1

0

2

3

9

 

DR/DD : La CFDT et la CGT progressent légèrement, la FSU et l’UNSA s’érodent

La FSU perd 30 voix et l’UNSA 60 dans les services, alors que la CGT et la CFDT en gagnent chacune 20. Malgré tout, ce scrutin traduit cependant la bonne tenue des syndicats ayant de l’audience auprès des corps pédagogiques. Mais la disparition des postes de CAS et CEPJ se fait sentir. Ceci explique en partie la chute des effectifs et la légère baisse UNSA et FSU. Il est à noter que dans toutes les régions recomposées la baisse de participation est sensible alors qua dans les autres régions elle est soit maintenue, soit en légère augmentation. Au final la participation n’est que de 59%dans les DR/DD pour moins de 2 600 inscrits. L’UNSA est de loin la première organisation dans les services avec 67% (-1%) devant la FSU 20% (-1%) et la CFDT 7% (+2%). Cela traduit à peu près l’audience actuelle des syndicats si on agglomère les résultats des CAP PS/CTPS/CEPJ/inspection JS.

CREPS et autres établissements : La CFDT, l’UNSA s’érode

La CFDT progresse en voix (+ 30) et pourcentage (6%). Elle s’affirme avec 39% comme première organisation des établissements devant l’UNSA (29%) qui perd 70 voix et 3%. La FSU devient seule troisième organisation des établissements en se maintenant à 13% car la CGT se tasse. Sans nul doute, la CFDT est perçue par les personnels comme le syndicat de recours des non titulaires et des « non formateurs ». La participation demeure forte à 72% au lieu de 75% en 2014 avec un collège électoral presque maintenu (un peu moins de 1 800 inscrits). La base électorale de la CFDT est donc principalement celle des salariés directs des établissements, même si l’ancrage de ce syndicat est désormais confirmé a minima chez les inspecteurs, CEPJ et CTPS.

Administration centrale : la disparition de FO

Le bureau de vote de la centrale a agrégé des petits services outremer et les cadres techniques sportifs haut niveau/préparation olympique. On y a plus voté (36%) qu’en 2014 (30%) avec un électorat en progression (660 au lieu de 570). Tout le monde progresse en voix mais FO ne retrouve pas ses anciens scores et stagne à moins de 4%. La CGT progresse de 20 voix (+14) et 4 points (8%). La FSU s’améliore aussi avec 23 voix (+14) et 10% (+ 4%). La CFDT perd 1% mais reste la seconde organisation (17%) et l’UNSA perd 4% mais est largement en tête avec 61%, grâce au collège des cadres techniques sportifs nationaux.

La progression de la CFDT marque ce scrutin et traduit le marasme des métiers constitutifs du MJS

La réduction des emplois techniques et pédagogiques pèse sur chaque scrutin. La disparition des postes de conseillers d’animation sportive en DDCS/PP et des CEPJ tant en DDI qu’en DR affaiblit aussi bien la FSU qu’en partie l’UNSA. Ajoutons à cela la transformation d’emplois de CEPJ (à la demande de ces derniers) en attachés des ministères sociaux qui quittent à la fois le corps électoral JEP et par la même occasion le MJS. Et on a une partie de l’explication de l’érosion UNSA/FSU. La CGT poursuit quant à elle sa partition de plus en plus distanciée avec les métiers technico pédagogiques sans réussir à affaiblir vraiment la FSU avec qui elle est directement en concurrence au MJS. On notera que la CGT poursuit son tassement dans les établissements (sauf l’INSEP) mais progresse légèrement dans les services.

Dans les régions où la FSU a déjà un ancrage, elle ne faiblit pas, ni en services ni en établissements. C’est le cas en Nouvelle Aquitaine, Lorraine, Pays de la Loire… Ailleurs les résultats témoignent d’une faiblesse maintes fois soulignée. Un sursaut semble cependant possible sur la centrale et l’Ile de France. Mais l’enjeu doit aussi devenir celui des établissements car EPA reste marqué comme un syndicat de CEPJ et de CAS et le SNEP comme syndicat de profs d’EPS et de sport.

L’ancrage de la CFDT dans les CREPS va forcément être soumis aux transferts de personnels ouvriers (principalement titulaires) aux conseils régionaux. Dans les mois qui viennent problement 200 à 300 collègues devraient passer aux régions, cessant de voter pour le CTM. L’électorat de la CFDT devrait s’en ressentir et celui de la CGT devrait également être affecté. Dès 2018, quand en décembre nous aurons à voter de nouveau, nous serons confrontés à cette nouvelle amputation du MJS.

Le débat qui traverse le devenir des corps historiques du MJS explique largement le poids de l’UNSA mais aussi de la FSU au MJS. Le discours distancié de la CFDT sur les métiers, mais aussi désormais de la CGT, est révélateur de déshérence ministérielle sur sa mission éducative et sa dilution dans les ministères sociaux et les services de préfecture. Tout l’avenir va se jouer sur la façon dont le bloc FSU/UNSA va réussir ou pas à travailler la revalorisation des corps techniques et pédagogiques à l’occasion de la déclinaison du dispositif « PPCR » car pour la filière administrative les choses sont déjà calées. La FSU a obtenu des avancées très significatives à l’éducation nationale, il faut les transcrire désormais au MJS pour les corps assimilés PS/CEPJ/CTPS. La crédibilité de joue aussi sur la dimension corporative. La campagne de 2018 va être lourde de tous ces enjeux qui « oublient » les non titulaires des établissements. C’est ce qui fait le miel de la CFDT actuellement.

 En 2018 viendra la nouvelle échéance électorale de fin de mandat. C’est déjà demain.

D. Hude