Les inspecteurs généraux ont rendu leur copie sur les missions et l’organisation des DRJSCS et des DDCS(PP) dans le cadre de la création des DRDJSCS.
Leur rapport a été rendu public alors que des décisions ont déjà été prises sur le détenteur de l’autorité hiérarchique dans les DRD et sur les situations des DR de Rennes, Montpellier et Amiens.
Sur les 28 propositions certaines reçoivent notre totale approbation telle la n°27 visant à l’harmonisation des primes pour les personnels administratifs. Sur l’interdépartementalité leurs préconisations valident l’introduction d’une logique « Manpower » à savoir le recours à des emplois d’intérimaires, au profit des départements et à partir de discussions en collège des directeurs. C’est la négation de l’expertise des personnels, de l’indispensable co-construction avec les acteurs locaux des interventions de l’Etat en sport, éducation populaire, vie associative pour prétendre à une démarche éducative qui est pourtant à rechercher. Ce sera pour l’essentiel du contrôle et les inspecteurs préconisent de modifier le code des familles afin que les centres de vacances (pardon ACM) puissent être contrôlés par davantage de personnes. Suivez mon regard.
Les IG mettent également en évidence que les services ont déjà largement contribué aux économies de postes de fonctionnaires et qu’il sera difficile d’aller au-delà. Les répartitions de missions entre les échelons départementaux et régionaux ne laissent pas apparaître de doublons, les gains à espérer de ce côté sont donc minimes. Alors ils suggèrent d’explorer une nouvelle piste (préconisation n°17) qu’il nomme les audits de processus : «méthode d’investigation évaluant le système de pilotage, décrivant les activités, les procédures mises en œuvre et vérifiant leur pertinence et leur cohérence, doit encore se développer dans la perspective spécifique de maîtrise des opérations et de coûts de production menée par le réseau. La mission considère comme déterminante pour la réussite de la réforme, la création et la diffusion des audits de processus, outils nécessaires à l’analyse et à la maîtrise des processus attachés à la réalisation des tâches et activités. Dans un deuxième temps, il apparaît essentiel de sensibiliser et de mobiliser l’encadrement intermédiaire afin qu’il s’approprie ces outils et les mette en œuvre. »
Cela revient à créer un bureau des méthodes et à doter les hiérarchies intermédiaires de chronomètres, car « la mission considère qu’une enquête temps activité plus détaillée doit servir de point de départ à une analyse systémique et itérative du mode d’exercice des missions.
Nous avons déjà dit nos réserves sur les enquêtes activité et invité à ne pas y répondre. Cela nous conforte dans nos appréciations, c’est bien une étape supplémentaire de prolétarisation des métiers.
Voici donc un texte à remettre aux hiérarchies intermédiaires lorsque leur viendra l’envie ou l’ordre de se soumettre à un audit de processus :
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« Pendant des intervalles considérables, les quatre hautbois sont restés sans rien faire. On devrait réduire leur nombre et répartir également leur activité sur toute la durée du concert de façon à éliminer les périodes de pointe.Les douze violons jouaient tous les mêmes notes : il semble s’agir là d’une multiplication d’emplois parfaitement inutile. Il faudrait pratiquer une sévère compression de personnels dans cette section. Si l’on cherche l’amplification du son, on peut avoir recours au matériel électronique. L’exécution des triples croches a exigé une importante dépense d’énergie. Il semble s’agir là d’un raffinement superflu. Nous préconisons la réduction de toutes les notes à la double croche inférieure. Il serait alors possible d’employer plus largement du personnel stagiaire ou de moindre qualification. Certains passages musicaux semblent donner lieu à des répétitions abusives. Il faudrait en couper systématiquement la plus grande partie. Il n’est d’aucune utilité pratique de faire répéter par les cors tels passages qui ont été préalablement exécutés par les cordes. On peut estimer qu’en éliminant tous les passages qui font double emploi on réduirait la durée du concert de deux heures à vingt minutes, ce qui permettrait, en outre, de supprimer l’entracte. Dans l’ensemble nos propositions rencontrent l’adhésion du chef d’orchestre. Il objecte néanmoins que leur mise en œuvre pourrait entraîner une certaine diminution du nombre des entrées. Dans cette éventualité, d’ailleurs peu probable, rien n’empêcherait de fermer au public des sections entières de la salle, ce qui permettrait de réaliser des économies d’entretien, d’éclairage, de personnel, etc. Au pire on pourrait supprimer les concerts dans cette salle, les mélomanes ayant toujours la ressource de se rendre dans une autre. » Rapport rédigé par un ingénieur en organisation demeuré anonyme, après l’audition d’un concert symphonique au Royal Festival Hall de Londres. In Bernoux Philippe – La sociologie des organisations. |
Le rapport de l’inspection générale devait être débattu dans un groupe de travail sur le suivi de la réforme territoriale. Il sera présenté pour information au CTM du 19 janvier. En même temps que la présentation de la réforme de l’inspection générale… pour en élargir les conditions d’accès.
Marie-Christine Bastien
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