Revue RH des CTS : après le code de déontologie, le démantèlement est en marche !

Le 8 avril 2015, EPA, au sein d’une délégation FSU, a été reçue au ministère des Sports par le CGO CTS (Mme Dewailly, M. Avdibegovic, M. Pocholle et Mme Steinlen) au sujet de la revue RH des CTS. C’est un document qui liste les différents métiers exercés par les CTS suite à une enquête basée sur des déclarations des collègues à laquelle 1605 CTS ont répondu (sur environ 1640). A partir de cet inventaire à la Prévert, le CGO a classifié les fonctions des CTS en cinq types. M. Avdibegovic a pris soin en introduction, avant que ses collègues n’arrivent, de nous dire qu’ils étaient un service technique de l’administration centrale et non de RH et que le but n’était pas de revoir le Code du sport… (à suivre) et que ce travail était nécessaire aujourd’hui dans une administration qui ne sait pas ce que font ces fonctionnaires en position administrative particulière (autrement dit, si ce boulot n’est pas fait, les CTS sont condamnés). Le but de cette réunion était de nous soumettre ce document et de nous demander de faire des observations…

Cette enquête est remontée via les DTN de chaque discipline. Sans rentrer dans le détail des résultats, il apparaît que globalement les CTS ont des missions très disparates et le CGO CTS en a profité pour inventer de nouveaux types de fonctions (DTN, EN, responsable sectoriel, responsable de pôle national et CTR).

Nos interventions ont consisté à dire que la réalité des métiers constatée ne devait pas être l’occasion de dicter une évolution du statut et des missions et qu’il fallait plutôt les réaffirmer car cette perte d’identité nous condamnait à disparaître. Le CGO CTS prône l’évolution du métier vers du management et de la conduite de projet. A quoi bon être professeur de sport pour cela ? Il n’y a plus qu’à recruter des agents de développement ou des attachés de l’administration…

Nous sommes également intervenus sur le fait que de détricoter encore plus le corps des CTS était contraire à notre mandat d’un seul corps de PS (voire CTPS). En outre, identifier clairement des DTN, EN, responsable sectoriel et responsable de pôle national pour les différencier des CTR nous paraît être périlleux. En effet, dans huit mois, nous allons passer de 22 à 13 régions, cette masse de CTR risque fort d’être celle dans laquelle la DRH va « piocher » pour diminuer les effectifs en profitant de l’aubaine de moins de territoires. J’ai également dit que le poids donné aux DTN dans ce travail était démesuré et qu’ainsi les résultats étaient biaisés. Le CGO défend artificiellement cette nouvelle nomenclature en arguant qu’elle permet aux CTS de bien identifier les possibilités de parcours professionnels. Nous avons rappelé qu’il ne fallait pas séparer les CAS et formateurs des CTS du fait notamment que les passerelles entre chaque fonction sont possibles.

Nous ne savons pas exactement qu’elle va être la suite mais il semble acquis que le CGO à terme gère l’ensemble des CTS d’une façon très administrative afin de les faire rentrer dans des cases qui n’ont malheureusement rien à voir avec les missions statutaires. D’ailleurs, les agents de ce centre de gestion sont pratiquement tous issus d’autres administrations ; ça en dit long sur la vision technique du champ du sport. Clairement, ce « service » même s’il est intégré à la direction des sports est un véritable service RH dont la vision comptable est catastrophique dans un contexte de coupes budgétaires. Il faudra donc être extrêmement vigilant.

D’ailleurs, le CGO évoque déjà un rééquilibrage dans le maillage territorial des CTS car les régions Nord-Pas-de-Calais et Champagne-Ardenne sont largement déficitaires… à suivre de près.