Le ministre était déçu de ne pas avoir pu nous en faire l’annonce lors de notre précédente rencontre du 07 octobre dernier, il était impatient de nous donner l’information le 13 novembre : il distribue des primes de fin d’année à tous ses agents !
Jouez hautbois, résonnez musettes !
Tous les personnels des services RH le savent depuis plusieurs semaines. Penser que des représentants des personnels traversent le pays pour se réjouir avec le ministre des primes de fin d’année distribuées est indécent. Notamment, quand on sait que le point d’indice, les réformes statutaires, les améliorations de carrières pour toutes et tous sont gelés et que les services vont encore supporter des suppressions de postes… Ces quelques euros de primes vont-ils nous faire oublier tout cela ?
Lors de la réunion intersyndicale du 07/10/14, M. Kanner avait promis de rencontrer chaque syndicat, ce fut le cas pour la FSU 13 novembre dernier.
Il nous a écoutés sur l’urgence de quitter le secrétariat général des ministères sociaux et d’affecter les personnels des DDCS et DDCSPP dans les DRJSCS. Il nous a écoutés sur les CREPS, le budget, la réforme territoriale, le rôle de l’Etat, le CNDS, l’éducation populaire et la compétence partagée… Mais il n’a pas répondu et n’a pas argumenté une quelconque position sur ces points.
Il a été plus bavard sur les événements sportifs qui pour lui, exonérations fiscales comprises, contribuent à développer le sport pour tous et l’emploi ! Les aspects concernant les dérives du sport business, le coût à supporter par les contribuables pour l’organisation de tels événements ne sont, selon lui, pas si importants au vu des retombées économiques. Il est vrai que l’UEFA risque de faire un beau bénéfice et que l’Etat se prive selon lui de 250 millions d’€ de recettes (plus que le budget sport ou jeunesse)…
Non, M. le ministre, les « grands » événements sportifs ne servent pas l’intérêt général et ne devraient pas être la colonne vertébrale d’une politique d’intérêt général.
Mais depuis quelques années, avons-nous vraiment affaire à des ministres ? Connaissent-ils seulement leurs personnels et ont-ils une vision politique ambitieuse pour ce service public national ? Nous en doutons sérieusement ! Ils font des piges de quelques mois suite à des remaniements toujours plus nombreux. A chaque fois que nous les rencontrons, c’est pour nous entendre dire : « Mais attendez, cela ne fait que 2-3 mois que je suis là ». Nous leur répondons alors que nous sommes « las » depuis beaucoup plus de temps.
Depuis le décret n° 2014-834 du 24 juillet 2014 relatif aux secrétaires généraux, quoiqu’ils en disent, les ministres sont placés sous la surveillance des secrétaires généraux.
Ce qui est sûr, c’est qu’ils ont tous ont la même feuille de route : la réduction des dépenses publiques en opérant une nouvelle revues des missions de l’Etat. Cette route nous envoie droit dans le mur. S’en rendent-ils seulement compte ? Ce ne sera pas faute de les avoir prévenus.
Marie-Christine Bastien, Pierre Lagarde, Gwénaëlle Natter & Pascal Anger
