Pour la troisième fois… Un nouveau ministre ! Pas au courant mais décidant !

Pas à l’écoute, mais obligé d’entendre d’autres voix que celles du gestionnaire établi

Nous savons depuis la RGPP reconvertie en MAP que jeunesse et sports n’est pas un ministère fort.
Ce 7 octobre 2014, la FSU, avec l’UNSA, la CGT et FO, a expliqué à un 3ème ministre du millésime 2014 que nous voulions quitter la DRH des ministères sociaux et quitter les DDI. Le ministre, élu local, impliqué dans l’action sociale, a « semblé » découvrir l’ampleur des dégâts de la RGPP et la détermination des syndicats représentant la quasi-totalité des personnels de Jeunesse et Sports.

Le problème est qu’avant même de nous entendre, le ministre nous a déclaré qu’il était à la tête d’un ministère fort et qu’il allait faire avancer les dossiers statutaires. Il croyait que le baume corporatiste pouvait faire éclater le front syndical uni depuis quatre ans. Cette position témoigne d’une totale méconnaissance de son champ ministériel, par lui et son équipe. C’est totalement méprisant, en pensant que nous pourrions nous satisfaire de dossiers « corpos ». Cela rend surtout manifeste la volonté de ne rien changer parce que tout va bien. Parce que la DRH tient et nourrit l’argumentaire sous influence d’autres ministres qui, eux, sont forts à la santé et au travail.

Le ministre n’a pas entendu la mise en garde de la FSU affirmant que l’obstination du gouvernement à ne pas entendre les syndicats contribuait à faire plonger les forces sociales et le gouvernement dans la même spirale de désespérance. Il a même été jusqu’à accuser la FSU qui pointait les effets de la politique d’austérité, d’être responsable, en utilisant ce qualificatif, de la montée du front national. Une véritable insulte pour la FSU, doublée d’un total aveuglement sur les reculs sociaux du gouvernement Valls 2. Quand le déni atteint ce stade, c’est que la mue a totalement oublié sa peau.

L’interfédérale a été à deux doigts de quitter la salle dès les premiers mots d’introduction du ministre. Nous avons finalement fait « pédagogique ». Il fallait expliquer, puisque ses prédécesseurs … ne l’avaient pas fait ? Mais en pure perte, au prix d’un ministre précipité ayant d’autres urgences à traiter.

Sans réponses sur l’essentiel, l’intersyndicale a décidé de boycotter l’ITC. Elle appelle au boycott de tous les CT locaux sauf CHSCT. En pleine campagne électorale cela révèle l’aspect crucial du combat que nous menons pour nos missions, pour une vision citoyenne du sport dans notre pays, pour les démarches d’éducation populaire non confondues dans la réparation sociale. Ce débat passe au-dessus des préoccupations du politique ?

Puisque tout est à recommencer, nous relançons l’appel commun à boycott des CT locaux et nous ne siègerons pas à l’ITC du 10 octobre. Son ordre du jour portait sur le PLF 2015 et le transfert des CREPS. Deux dossiers où manifestement tout est bouclé. En revanche, sur un sujet éminemment politique et stratégique, comme la « revue des missions » (c’est à dire la RGPP à venir dans quelques mois), le pilotage est confié au SGG des ministères sociaux, qui convoque les organisations syndicales le 8 octobre à une réunion d’information. Ce qui est l’illustration parfaite de ce que nous dénonçons. Le ministre ne pilote rien. Notre objectif est de lui redonner un rôle politique. Mais en veut-il, le peut-il ? En a-t-il mandat ? Est-il là pour ça ?

La FSU travaille à un communiqué commun avec l’UNSA, la CGT et FO (la CFDT est ailleurs) pour signifier d’autres nécessités ancrées dans des valeurs et des pratiques qui ne capitulent pas devant l’enjeu d’une République éducative à préserver et toujours à construire.