Un secrétaire d’Etat aux sports : bonne ou mauvaise nouvelle ?

La ministre de la ville, des droits des femmes, de la jeunesse et des sports va être épaulée par un secrétaire d’Etat aux sports. Cette nomination, si elle reconnaît une spécificité à la politique nationale en matière d’activités physiques et sportives, a aussi son revers. Contrairement aux affirmations de Valérie Fourneyron qui affirmait à l’envi que le MSJEPVA allait sortir renforcé dans son unité après son passage, on vérifie une fois de plus une partition qui n’a jamais rien apporté de bon dans l’histoire des méandres ministériels. Par le passé, les rivalités de cabinets, les isolements de politiques publiques et la césure artificielle « jeunesse » et « sports » n’ont jamais été des moments forts de cohérence.

La nomination d’un secrétaire d’Etat aux sports, indépendamment des qualités de la personne, dans un contexte marqué par l’austérité et l’affaiblissement chronique du réseau jeunesse et sports ouvre même un sujet d’inquiétude. L’ex MSJEPVA, pourtant ministère de plein exercice, était déjà piégé dans le concept fourre-tout de la cohésion sociale des ministères dits sociaux. Il y a fort à craindre, faute de politique d’éducation populaire lisible que les politiques dites de jeunesse soient appréhendées une fois de plus comme des éléments de remédiation sociale en direction de publics cibles. La cohabitation avec la politique de la ville le laisse présager. La dimension interministérielle, présentée comme salvatrice, n’a produit jusqu’à présent que de l’éloignement des fondamentaux de la mission éducatrice et sous les diktats de la modernisation de l’action publique de l’Etat (MAP) tout est à craindre.

Plus que jamais la vigilance des personnels s’impose et quitter les ministères sociaux pour rejoindre un grand pôle éducatif demeure la seule manière de sauver ce ministère en déshérence, devenu sans moyens, exsangue en personnels.