Tentative de résolution conflit à la DRJSCS de Nantes

Télécharger la lettre à M. le Directeur Régional : Tentative résolution conflit DRJSCS Nantes

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Objet : positionnement des personnels d’éducation populaire de la DRJSCS

Monsieur le Directeur,

Dans un courrier, en date du 29 janvier dernier, vous évoquez une part de méconnaissance qui pourrait être à l’origine d’incompréhension d’actes de gestion posés à l’encontre de certains personnels dans le service dont vous avez la direction. Vous avez choisi de remettre ce courrier personnellement, en copie, à la plupart des CEPJ du service, assortissant parfois cette remise de commentaires. De ce fait, nul n’en ignore désormais les termes. C’est donc en toute connaissance de cause que les collègues ont pu débattre et échanger avec le double souci d’assumer leurs actes au nom d’un principe élémentaire de solidarité tout en recherchant une voie acceptable de compromis durable.

Cette recherche de compromis ne répond en rien à une forme éventuelle d’intimidation. Il convient d’y lire la volonté partagée des CEPJ de trouver une issue pour la collègue affectée à la DDCS contre son gré, en dehors de toute concertation correspondant à cette appellation. Il en va de même pour la question relative aux frais de déplacements, susceptible d’être dépassée car n’étant ni exorbitante, ni mensongère, ni en infraction avec les règles et principes de la comptabilité publique.

Après trois séances collectives d’échanges les 8, 9 et 10 février, la totalité des personnels d’éducation populaire et de jeunesse de la DRJSCS a décidé – avec accord des collègues concernés – d’acter un changement de ton dans vos écrits. Nous avons considéré qu’un changement de positionnement collectif de notre part devait lui répondre. De ce fait, l’idée d’un blocage complet des activités et d’un appel complet à la grève (avec mise en place de principes de solidarité nationale) a été écartée. Le recours à une amplification nationale (des élus nationaux, élus par l’ensemble des personnels sont directement visés par vous) a également été mis de côté.

Trois éléments sont retenus et font accord de tous :

a) la collègue affectée à la DDCS de Loire-Atlantique répondra à votre proposition de rencontre et, accompagnée syndicalement, examinera si une convention négociée recueillant son accord, peut lever les oppositions en cours. Ces oppositions sont partagées par toutes et tous tant l’activité professionnelle, la nature des missions (régionales, voire nationales) ne prédestinaient aucunement à une affectation en DDCS. Ce point très sensible suppose une vigilance entière de notre part car de sa résolution acceptée, tant par notre collègue que par nous, dépend largement la sortie de conflit. Nous y reviendrons ci-après.

b) la question des frais de déplacements 2009 ayant fait l’objet d’un recours doit déboucher sur une autre rencontre. Nous en attendrons le résultat et évaluerons aussi (au-delà d’une résolution positive que nous attendons) comment vous estimez possible d’éviter dans le futur de nouvelles difficultés, récurrentes sur cet aspect.

c) dans le contexte créé exceptionnel, les personnels de jeunesse et d’éducation populaire ont décidé de se rencontrer régulièrement, chaque jour, pour apprécier l’évolution de la situation. En toute responsabilité ils ont estimé nécessaire de faire pleinement jouer le fait qu’il fallait avoir des signes forts allant dans un sens positif. Dès qu’un apaisement sera intervenu sur les deux points « a » et « b », il pourra être fait retour à des relations ordinaires dans le service. Dans l’attente, les personnels de jeunesse et d’éducation populaire ont décidé d’organiser soigneusement leur temps de travail en évitant d’avoir à subir de pressions individuelles ou des remarques susceptibles de contrarier la sortie de crise. Face à une situation tendue qui mérite d’être désamorcée, travailler ordinairement, sans réagir, risquerait fort d’être interprété comme un signe de faiblesse. Tel n’est pas le cas. Nous sommes dans une volonté de trouver une issue qui mérite d’être acceptée, donc discutée, sans menaces ni risques de traitements administratifs jugés négatifs. Nous entendons ainsi faire valoir pleinement le fait que nous ne sommes pas des salariés « postés ». Nous entendons aussi vérifier qu’il y a une confiance suffisante pour continuer à pouvoir engager publiquement notre administration. Cela passe par le retour au respect des personnes. Nous ne sommes pas en attitude de provocation mais de vigilance solidaire pleine et entière avec retour à la normale dès vérification concrète et acceptée des avancées vis-à-vis des deux collègues encore mis en difficultés. Toute coercition serait étudiée et produirait un contre effet sur le but recherché.

Entant que fonctionnaires, nous pouvons comprendre une certaine fermeté administrative. Nous avons même souvent mission de la faire respecter dans nos actes professionnels. Mais ici, nous sommes aussi dans le dialogue social et des voies médianes doivent être trouvées respectant la détermination de salariés qui, malgré leurs diversités se retrouvent unis face à ce qu’ils ressentent comme des injustices de traitement qui auraient pu être évitées. S’il n’y avait pas ce sentiment puissant d’injustice, notre unité ne serait pas. Notre vigilance demeurera donc jusqu’à la résolution durable du conflit qui suppose qu’il soit traité dans le respect et sans provocation, ni violence institutionnelle.

Catherine TUCHAIS & Didier HUDE