Professeur de sport syndiqué à EPA : pour des métiers techniques et pédagogiques

Pour la défense de métiers techniques et pédagogiques…

 

Le service public des sports de l’État s’appuie dans sa très grande majorité sur des agents qualifiés de « professeurs de sports ». Cela donne un sens particulier quand on souhaite appuyer une politique publique sur des réalités humaines. Or, la volonté de la droite a été de transformer un service public de métiers en un service public de missions. Pour l’instant, la « gôche » ne fait pas mieux. Cette expertise doit dans la durée permettre aux « usagers du sport » de pratiquer une APS (quelque soit le niveau de pratique) dans les meilleures conditions possibles. Cela passe évidemment par la formation des cadres, des entraîneurs, des éducateurs et des animateurs, mais également par l’accompagnement (conseil et expertise) des associations dans la mise en place de leur projet éducatif et de développement.

Cela suppose évidemment de se donner les moyens, d’une part en recrutant des professeurs de sports et d’autre part en libérant ceux en poste de toutes les tâches technico-administratives qui les clouent dans leur bureau (CNDS, bases de données, de saisie, etc.). Le diktat économique gouverne les choix politiques (suppression de postes), mais légitime paradoxalement le gâchis humain qui consiste à enfermer des compétences techniques et pédagogiques dans des bureaux pour en faire des gestionnaires de dispositifs. Est-ce qu’un seul chef de service demande à un professeur de sports d’aller travailler auprès d’un club ? De mettre en place des formations ? Parle d’actions éducatives, de pédagogie, d’entraînement autrement qu’en terme de communication… ? Si le face à face pédagogique ne constitue pas la seule modalité d’intervention d’un professeur de sports, il est aberrant que cela ne fasse plus du tout partie de la réalité de nombreux collègues. Sans compter que ceux qui continuent et résistent à cette « placardisation » de nos missions, ont l’impression de faire du bénévolat tant ce qui constitue pourtant leur cœur de métier est méprisé par leur administration. Si les réalités de la pratique des APS ont changé ces trente dernières années, rien ne justifie une évolution du métier de professeur de sports qui serait un reniement. Dénoncer cette réalité est le premier pas vers une entrée en résistance pour défendre ce que nous sommes et surtout lutter contre ce que nous ne serons jamais.

Désormais, « Jeunesse et Sports » n’est plus identifié au niveau local et beaucoup d’éducateurs sportifs se demandent à qui ils ont vraiment à faire. Il est également intéressant de constater que les relations des CAS avec le mouvement sportif se font de plus en plus avec les élus et moins avec les équipes techniques régionales (Conseillers Techniques, éducateurs sportifs…). Les subventions et la cogestion ne doivent pas être le fondement de notre relation avec le mouvement sportif ; les échanges doivent porter sur des notions de conseil, de formation et d’accompagnement au plus près des pratiques et des pratiquants. L’image du professeur de sport uniquement en survêtement peut sembler surannée ; celle de celui qui travaille en costard est déplacée. A nous de retrouver notre vraie place !

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