Professeur de sport syndiqué à EPA : pour un syndicalisme de branche

Pour un syndicalisme de branche « Jeunesse et Sports »…

 

A EPA, nous sommes convaincus que l’action syndicale consiste avant tout à comprendre, informer, dénoncer et lutter contre la remise en cause du service public « Jeunesse et Sports » avant de s’enfermer dans une défense corporatiste. Le corporatisme tout indispensable qu’il est pour la défense de nos métiers se résume rapidement, quand il est le seul leitmotiv d’un syndicat, à effectuer un lobby auprès des gouvernants et des organisations d’influence. Il ne permet pas non plus de créer un rapport de force suffisant, ne créant pas de liens entre l’ensemble des personnels d’un service ou établissement. Pire encore, il peut mettre en lumière des intérêts divergents entre des corporations. Dans ce cas malheureusement fréquent, l’administration peut, face aux divisons, sereinement appliquer sa politique.

Que ça soit au niveau local ou au niveau ministériel, résister à la remise en cause du service public demande d’être plus conséquent qu’une critique enfermée dans la défense du sport et des professeurs de sport. Il nous semble indispensable d’intégrer ces critiques dans un argumentaire politique plus global (fait de contestations et de propositions) et de permettre dans l’action, la formation de l’ensemble des syndiqués à cela. Nous défendons donc un syndicalisme militant où l’adhésion ne constitue pas seulement l’achat d’une prestation ou la garantie d’une défense des intérêts personnels (avancement, promotion), mais un moyen démocratique de créer un contre-pouvoir par l’action collective.

Ainsi, nous ne croyons pas à un syndicat des professeurs de sports mais à un syndicat de la branche « Jeunesse et Sports » réunissant l’ensemble des corps techniques, pédagogiques, administratifs contribuant à la mise œuvre d’une mission éducatrice de l’État à côté de l’école et tout au long de la vie. Défendre les professeurs de sports, c’est aussi défendre les postes de personnels administratifs, notamment pour qu’ils ne les remplacent par défaut. La place d’un professeur de sport est avant tout au contact des réalités du terrain, pas derrière un ordinateur dans un bureau. Défendre les professeurs de sports, c’est également défendre un corps d’inspection complémentaire de l’action technique et pédagogique. Cela nécessite de défendre avant tout un corps d’inspecteurs spécifique à « Jeunesse et Sports » avec une connaissance des mouvements associatifs (sport et JEP) et une réelle expertise juridique. Nous n’avons pas besoin d’un corps repu au « new management public » qui nous méprise et qui n’a pour seule prétention « l’encadrement ».

Enfin, la création des statuts des CEPJ et des professeurs de sport en 1985, s’est construite sur le même modèle, celui des professeurs certifiés. Nous avons certes des supports techniques distincts et qu’il est indispensable de maintenir en tant que tel, mais nous sommes convaincus à EPA que nous avons plus à gagner à travailler ensemble dans le respect des expertises spécifiques qu’à s’opposer sur un cloisonnement puéril qui voudrait que le sport soit sérieux et que tout le reste soit du « pipeau ». Nous avons construit une culture commune celle de « Jeunesse et Sports », elle est aujourd’hui menacée par une volonté d’acculturation dans la « cohésion sociale ». Derrière ces concepts, il y a nos métiers et la mission éducatrice de l’État dénigrée et vouée à la disparition sous le régime de la talonnette. Désormais, nous revendiquons l’intégration de « Jeunesse et Sports » dans le grand pôle éducatif promis par le candidat Hollande. La sortie de la GRH des ministères sociaux et la création d’un CTM spécifique « Jeunesse et Sports » est également une condition préalable à un dialogue social qui ne soit pas stérile.

———————————————–