Apprentissage : le contrôle pédagogique reste du contrôle

Les PTP des pôles formation-certification-emploi, sont désormais mobilisés sur des missions de contrôle de l’apprentissage. Ils le découvrent par courriel. Lorsqu’ils rappellent à leur DRAJES que cette mission n’est pas statutaire, ce dernier interroge le ministère. Les réponses apportées interprètent le statut des PTP sur la base d’une confusion malhabile entre conseil et contrôle ou recommandation pédagogiques et sanction. Sont repris les mêmes arguments que pour les injonctions à visites des ACM.

Une mission de contrôle n’est pas une mission de conseil, même s’il est ajouté l’adjectif pédagogique à contrôle. Tous les mots ont un sens et en particulier lorsqu’ils sont dans un décret statutaire.

Les explications apportées par l’administration centrale témoignent surtout de la méconnaissance du travail réel des PTP dans leur mission de conseil. L’appel au secours des DRAJES sur le sujet en dit également long sur leur déshérence.

Par contre nous pouvons déceler en creux les enjeux de cette injonction au contrôle pédagogique de l’apprentissage. Actuellement les apprentis, pour ceux qui relèvent de notre champ de compétence, participent le plus souvent à des formations habilitées par la DRAJES. Contrôler l’apprentissage revient à contrôler des formations habilitées. C’est une manière de transformer les PTP en contrôleurs de toutes les formations, ce qui est l’intention finale. Céder sur ce point c’est transformer le pôle FCE en pôle de contrôle des OF, sans cadre juridique fiable.

Nous avons tous fait l’expérience des recommandations non suivies d’effet sur les organismes de formation faute d’un cadre juridique stabilisé. Nous avons tous en tête la sanction (refus d’habilitation) condamnée par le juge.

De fait, les visites, contrôles, inspections, ne sont utiles qu’à la compilation du nombre de contrôles effectués destinés à être « remontés » dans un but de « communication ». C’est tout.

L’effet collatéral, délétère, est le dévoiement des missions statutaires des PTP et des inspecteurs.

Le statut des inspecteurs jeunesse et sports leur donne compétence en matière d’inspection pédagogique. Pourquoi leur ôter cette mission statutaire ?

Article 3 :  Les inspecteurs de la jeunesse et des sports participent à la mise en oeuvre et à l’évaluation des politiques publiques arrêtées par le ministre. A cet effet, ils sont chargés de l’inspection ainsi que du contrôle administratif, technique et pédagogique des organismes qui concourent à leur mise en oeuvre.
Dans ce cadre, ils peuvent être amenés à conduire des missions de conseil, d’étude et de recherche dans les domaines de la jeunesse, de l’éducation populaire, des activités physiques et sportives, des loisirs collectifs éducatifs et de la vie associative.

La qualité pédagogique est déjà bien malmenée par la Loi du Marché, elle l’est encore plus lorsque l’administration sort des cadres qu’elle a fixés.