Le premier ministre veut-il la mort du pôle éducatif ?

Stop
Stop

Aussitôt créé et déjà moribond ! L’inscription des missions jeunesse et sports dans les attributions du ministre de l’Education Nationale était une bonne nouvelle. Les travaux de préparation du transfert ont été menés avec sérieux avec les organisations syndicales. Nous avons obtenu des avancées sur les carrières et les mobilités. Le transfert au 1er janvier est prêt.

Un pôle éducatif qui n’a plus la main sur ses moyens

Des premières rumeurs en ce début de mois de septembre ont laissé entendre que le transfert ne se ferait pas avant le 1er juin 2021. Ces rumeurs ont été confirmées par le SGMEN. Il nous a été annoncé qu’un arbitrage devait intervenir lors d’une réunion interministérielle mi-septembre. Laquelle réunion nous avait déjà été annoncée début août pour arbitrer le décret d’organisation des services JES et les relations préfet/recteur.

Le 4 septembre, les syndicats du secteur JEPVA ont été reçus par le cabinet de la secrétaire d’Etat à la jeunesse et à l’engagement. Puis le 15 septembre, le ministre, la ministre déléguée, la secrétaire d’Etat et leurs cabinets ont reçu les syndicats en bilatérale. Le discours tenu a été le même : détermination à engager le transfert au 1er janvier et attente de l’arbitrage.

Le 17 septembre au matin, avant le CTM JS convoqué à 10h, les organisations syndicales sont informées par leurs réseaux que le budget opérationnel de programme (BOP 124) support budgétaire des postes Jeunesse et Sports ne sera pas transféré à l’Education Nationale, mais maintenu au secrétariat général des ministères sociaux, pour cause de calendrier de préparation du projet de Loi de Finances. Dans le même temps nous apprenons que les secrétariats généraux communs seront bien mis en place au 1er janvier 2021. Voilà une réforme possible dans un cas, impossible dans l’autre !!!

Décision de boycott du CTM du 17 septembre 2020

L’intersyndicale UNSA, FSU, CGT à laquelle s’est joint Solidaires a immédiatement décidé du boycott du CTM. Car un pôle éducatif qui n’a pas la main sur ses moyens n’est pas un pôle éducatif mais une coquille vide.

Les syndicats ont insisté sur la gravité des manoeuvres des directions des administrations territoriales, et sur les effets dévastateurs et maltraitants de la pratique du “stop and go” sur l’OTE, alors même que la circulaire du 9 septembre sur le sport, et les lignes directrices JEPVA constituaient enfin des bribes d’orientation et d’espoir pour les collègues des futurs services JES. 

Une stratégie évidente de suppression de postes « jeunesse et sports »

Les 2 DRH (affaires sociales et Education Nationale) ont affirmé pouvoir garantir les effectifs. Nous leur avons expliqué qu’en reportant l’OTE JS, ils ne pourraient bientôt plus transférer que des supports vides, sans agents, c’est à dire sans l’expérience, les métiers, l’expertise des personnels Jeunesse et Sports. L’absence de consigne claire aux directions aura permis tous les jeux locaux avec la complicité des DR-D-JSCS et DDCS-PP et des DIRECCTE, seuls interlocuteurs de la réforme.

La stratégie des directeurs a consisté à saturer les postes des missions « cohésion sociale » ou « secrétariat généraux communs » et à minorer les temps de travail que les agents consacrent aux missions  JS. Quand un poste est occupé par un agent, il est plus difficile de supprimer le poste. La cohésion sociale et les secrétariats généraux communs ont donc joué la carte de la saturation d’un côté et de la vacance de l’autre : pour flécher les suppressions de postes sur JS .

Se mobiliser d’urgence

La réunion interministérielle a lieu le 22 septembre.

Nous avons 4 jours pour réagir et exiger des ministres qu’ils tiennent leurs engagements.

L’intersyndicale a décidé de

  • demander une audience inter fédérale au premier ministre
  • interpeler le premier ministre en ligne
  •  un facebook live intersyndical le 22 septembre à midi 
  • boycott/demande de report des réunions à venir au plan national et local (groupe de travail, CAP, CT ministériel et locaux)

L’intersyndicale appelle chacun à se mobiliser et à interpeller ses réseaux pour demander la création effective du pôle éducatif dès le 1er janvier 2021.

Elle met en perspective la possibilité d’un recours à la grève