Comment des avancées cachent de graves régressions !

Un projet de décret modifiant le statut des professeurs de sports est à l’étude et devrait être proposé lors d’un prochain CTPM (document de travail) :  Projet décret statut PS 2011 modif et analyse EPA

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Les missions techniques et pédagogiques sont désormais précisées dans le statut. Elles n’étaient actuellement définies que dans l’instruction 93-063 JS qui précisait notamment les trois domaines d’interventions que sont 1- la formation, 2- le conseil et l’expertise, 3- l’expérimentation et la recherche. Cependant, l’exercice des missions dans le « domaine des APS » devient dans « le champs des APS », ce qui peut être un élargissement volontairement mal défini du domaine d’intervention. Cela est contradictoire avec l’action technique et pédagogique qui nécessite une expertise dans une spécialité, une famille d’activités ou a minima dans un domaine d’intervention précis.

Les profs de sport contribuent à la mise en œuvre de la politique des APS qui n’est pas affirmée comme une politique d’État ce qui donne une ouverture vers la privatisation (autonomie totale du mouvement sportif, entrée du monde de l’entreprise dans la définition de la politique via les fondations, etc.)

La promotion et le développement des APS qui avaient cours jusqu’à présent (esprit de la loi de 84 désormais codifiée) apparaissent désormais sous le seul vocable « promotion de la pratique sportive ». Est-ce à dire que les profs de sports seront désormais des chargés de propagande de la bonne parole sportive ? En effet, le terme « développement » ne concerne dorénavant plus que le sport de haut-niveau ; la formation, elle, ne concerne pas les APS mais uniquement les métiers du sport. La notion de contrôle (des dispositions législatives et réglementaires prévues par le code du sport) apparaît dans le statut.

La distinction est clairement faite entre, d’une part, les services déconcentrés régionaux et établissements publics du ministère chargé des sports et d’autre part les DDI, entérinant la rupture pour les collègues nommés en DDI avec les politiques portées par le ministère des sports.

La dénomination CTS apparaît pour les professeurs de sports « placés auprès des fédérations », la dénomination CAS ou « formateur » n’apparaît en revanche pas pour les collègues respectivement nommés en DRJSCS/DDI ou en établissement.

Le principe de masterisation est entériné. Il sera nécessaire d’être titulaire d’un master pour passer le concours ou à défaut d’avoir validé sa première année de master. Mais dans ce cas, et s’il y a réussite au concours, il faudra attendre d’être titulaire du master pour bénéficier de son concours.

Toute référence aux diplômes STAPS disparaît (concours ouvert à tous masters !) et les diplômes JS se retrouvent marginalisés, car les diplômes de niveau 1 sont rares (BEES 3, diplôme de l’INSEP ?)

Les options CAS et CTS sont supprimées. Il subsiste un seul et unique concours par discipline sportive, sur le modèle de l’ancien concours CTS.

La possibilité est donnée d’ouvrir une part plus importante de poste au concours 3ème voie, ce qui est un moyen de compenser les effets dévastateurs de la masterisation.

Le concours réservé aux sportifs de haut-niveau n’est plus dépendant à un cycle de formation. L’idée est-elle de faciliter l’accès des SHN au concours et/ou de réaliser des économies budgétaires ?

L’avancement unique pour la Classe Normale est instauré ce qui est une avancée. Il correspond à l’ancien avancement au choix et s’effectue sur 26 ans ce qui est une petite arnaque puisque la carrière moyenne d’un PS était jusqu’à présent de 25 ans. L’accès à la hors classe risque cependant de se faire à la tête du client si on n’y prend garde car l’avancement unique peut déboucher sur une remise en cause des barèmes.

La suppression de la notation et l’avancement unique peuvent en outre conduire à la remise en cause (on vous donne ça dans votre statut mais en échange…) de l’arrêté du 1er octobre 2004 qui fixe les taux d’indemnités de sujétions pour instaurer à la place la Prime de Fonctions et de Résultats.

TOUS ENSEMBLE, RÉAGISSONS CONTRE CETTE ATTAQUE SUR NOS MÉTIERS !