Compte rendu de la rencontre EPA SEP / DJEPVA

La rencontre a duré plus de 2h 30. En introduction M. Dyèvre a exprimé les difficultés de sa position : 3 ministres en 3 ans, succession de 5 cabinets dont le dernier en date auprès de Mme Bougrab, tout cela sur fond de RGPP – REATE. La DJEPVA réunit tous les 2 mois les DR, mais elle ne peut plus rencontrer si facilement les DD « passés sous le contrôle opérationnel de Matignon ». Il assure une veille active et une vigilance pour le maintien de la Direction. Il a bien lu notre courriel commun à tous les collègues et qu’il nous trouve bien sévère avec sa Direction : « Le maintien de la JVA n’était pas acquis face à la puissante IGAS et sa logique de cohésion sociale. Ça a été un combat ».

Nous avons rappelé le contexte qui nous avait conduit à monter le ton. L’absence de concours depuis 2008, le non remplacement de 3 CEPJ sur 4. Un mouvement réduit à 10 postes, le recours aux détachements… Nos interlocuteurs ont semblé découvrir la situation.

La question des effectifs relève de la DRH… La question des fiches métier du RIME a pris une bonne part de la rencontre. Nous avons rappelé notre opposition à la méthode et aux résultats. Nous avons insisté sur 3 points qui, en particulier, faisaient débat : la référence au contrôle l’absence de l’éducation populaire et l’absence de la formation.

Contrôle : les CEPJ conseillent, accompagnent, mettent en œuvre, évaluent des politique publiques, mais ne contrôlent pas.

Formation :la mission disparaît des fiches de la famille éducation populaire, jeunesse, vie associative. Elle est dans la famille « sport ». Une autre famille du champ de l’éducation nationale « éducation tout au long de la vie » pourrait accueillir les métiers de CEPJ/CTPS.

Éducation populaire : elle était dans les fiches initiales des groupes laboratoires, elle a quasiment disparu.

Y. Dyèvre a expliqué que la famille jeunesse, vie associative figurant en tant que telle dans le RIME des ministères sociaux est une victoire. M. Delagree a expliqué que la distinction en 2 métiers est une obligation méthodologique portée par la RH et le cabinet de consultants : Une famille comporte au moins 2 métiers. Dans la mesure où c’est la DS qui porte la formation, les emplois-types de la formation sont dans le secteur sport. L’important est que la famille JVA soit actée. Dans la DNO 2011 les termes « éducation populaire » et « éducatif » apparaissent à de nombreuses reprises et c’est l’essentiel. Il ne faut pas penser que le rattachement de la JVA à l’Éducation Nationale soit liée à la mission éducative des personnels , elle est purement conjoncturelle.

C. Giusty a expliqué que le bureau A3 avait la charge des ACM et de la formation, que l’organisation à venir du bureau devrait permettre une meilleure prise en compte de la formation. Ils travaillent en bonne intelligence avec la direction emploi-formation du ministère des sports, notamment sur la création d’un BPJEPS EEDD. Cependant pour lui, les formations dans le secteur JEP étant essentiellement mises en œuvre par le secteur privé, il n’y a pas lieu pour la DJEPVA de se mobiliser sur la question.

Nous avons eu alors un long débat sur le service public de formation et les CREPS. Pour eux il apparaît évident que les CREPS ont désormais une mission centrée sur le sport de haut niveau, ils ont une mission de formation maintenue par la réglementation dans le sport, mais pas dans la formation aux métiers de l’animation. Ils n’ont d’ailleurs pas manqué de rappeler la position du SNAPS qui s’est exprimé au CTPM pour qu’aucune formation à l’animation et à l’éducation populaire ne se déroule dans les CREPS nouvelle version.

Nous avons rappelé que le décret sur les CREPS n’était toujours pas paru et que la mission de formation à l’animation était maintenue dans le projet de décret. Devant notre insistance sur la question de la formation, C. Delagrée a rappelé que les DR avaient pour mission de contribuer à la mise en œuvre de la formation. Nous avons fait remarquer que la formulation permet, mais n’impulse pas.

Nous avons enchaîné sur la question des CEPJ dans les CREPS. Sur la base d’une enquête de 2009 diligentée par la DJEPVA, il est apparu que sur les 31 CEPJ en poste à l’époque dans les CREPS, seuls 10% étaient sur des missions de formation et /ou d’éducation populaire. Pour la DJEPVA, ces postes (27 actuellement) doivent revenir à la DJEPVA, et dans les services déconcentrés. Les CEPJ ne doivent pas être placés sous l’autorité des directeurs de CREPS qui n’ont plus de missions dans le champ de la jeunesse de la vie associative et de l’éducation populaire.

Les DR peuvent continuer à conduire des actions de formation. Nous avons rappelé que ces actions de formation peuvent être conduites, mais dans le cadre des SAF, lesquels sont sous l’autorité des directeurs de CREPS. M. Guisti dit clairement : « le rôle de l’État n’est pas de proposer une offre publique de formation, mais de faire en sorte qu’il y ait une offre de formation dans les régions qu’elle soit publique ou privée »

Sur le dossier des CEPJ dans les CREPS ils nous ont demandé notre soutien. Si les directeurs de CREPS veulent garder leur CEPJ, que ce soit sur des supports budgétaires sport ! Nous avons rappelé que sans garanties sur les missions et les moyens d’exercer ces missions cela nous paraît bien délicat pour apporter un soutien.

Sur les contrôles de CVL, nous avons dénoncé la logique « campagne estivale » des contrôles de CVL qui confirment les services dans leur logique de contrôle. L’accompagnement pédagogique est nié s’il n’est pas valorisé tout au long de l’année, mis en lien avec les spécialités des PTP. Il ont affirmé leur posture stratégique par rapport aux préfets sur la question des contrôles : c’est un mission régalienne que les préfets comprennent. Ils nous ont demandé notre soutien sur ce point aussi. Nous avons fait état de notre désaccord sur cette question du contrôle.

Nous avons exprimé notre déception de ne pas voir la DJEPVA présente dans un certain nombre de réunions, dont des CTPM. Il nous a été répondu qu’ils faisaient de leur mieux avec leurs agendas. Sur le périmètre du CTPM, il est apparu que la question ne semble pas les préoccuper, au point que Dyèvre pesait que tout allait être comme avant avec des CTPM spéciaux et conjoints…Réunir le CNEPJ est pour eux difficile lorsque les ministres changent aussi rapidement.

 

En conclusion le principe d’un groupe de travail associant les syndicats sur le statut et le RIME sous la responsabilité de la DRH, Mme Kirry, devrait se tenir. La DJEPVA y participera.

 

Commentaire : une discussion longue qui a permis à la DJEPVA d’entendre les exigences des organisations syndicales mais qui ne débouche pas sur des engagements. La DJEPVA administre la pénurie de moyens, d’ambition de ce gouvernement pour la jeunesse, la vie associative et l’éducation populaire. Les questions de postes, de métiers, c’est la DRH, la question des missions c’est une agence ou des cabinets et des ministres qui changent… Aussi déprimée qu’un CEPJ dans une DD ou une DR, il lui faut le même remède : une action collective.

Présents :

EPA : Marie-Christine BASTIEN,

Christian CHENAULT

SEP : Denis ADAM, Patrice WEISHEIMER

DJEPVA : Yann DYEVRE, Charles

GUISTI, Michel DELAGREE.