Revue syndicale section EPA de l’AOL de Périgueux

Télécharger la revue de mai 2013 : Revue syndicale AOL

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Editorial : Saurons-nous sauver l’AOL ?

Dans les secteurs de l’économie sociale et solidaire, de la restauration collective pour enfants et le secteur de l’animation, il faut des politiques publiques qui se donnent les moyens de leurs ambitions en assurant aux associations les moyens humains et finan-ciers à la hauteur des missions qui leur sont confiées. Il faut l’arrêt de la mise en concur-rence des associations avec le secteur privé en les sortant des logiques de marché public.

A l’AOL, il est trop souvent demandé d’être un militant avant que d’être un salarié, la cause défendue légitimerait le recours au bénévolat du salarié. Le contrat d’engagement éducatif, le service civique et les contrats d’avenir sont des révélateurs des ambiguïtés des position-nements associatifs et syndicaux. Signés au nom des « bons » sentiments, ces contrats permettent de contourner le droit du travail.

La machine est grippée à cause d’une conni-vence tacite entre la mairie et les dirigeants de l’AOL, qui chacun pour leurs intérêts parti-culiers ont été dans l’acceptation de cette politique économique libérale qui se fait au dépend des besoins humains

Les associations comme l’AOL sont le lieu des expérimentations de ces dérives. Les responsables associatifs en sont les rouages et, en tant qu’employeurs, ne prennent pas leurs responsabilités face à des pouvoirs pu-blics qui organisent la précarité, que ce soit les mairies, les collectivités locales, ou l’état.

Les politiques municipales qui se sont succé-dées à Périgueux ont aboutit à la situation actuelle. L’animation vit avec des subventions insuffisantes et trop de contrats précaires ou à temps partiel. En choisissant de construire une cuisine centrale surdimensionnée et de passer à la liaison froide, l’ancienne munici-palité de Darcos voulait se débarrasser de l’AOL au profit d’un prestataire privé. La conséquence ne se fait pas attendre avec un coût repas trop important et une fragilisation pour le prochain appel d’offre.

Il en résulte beaucoup de confusion, de souf-france et d’exploitations préjudiciables aux salariés, comme le montre le mal-être d’em-ployés de la restauration et de l’animation. Aujourd’hui les situations de conflits indivi-duels et collectifs ne cessent d’augmenter.

Les différentes nouvelles qui arrivent tous les jours montrent combien nous avions raison de nous poser des questions sur l’avenir de l’ association !

La division de l’AOL en trois entités différen-tes, a été entérinée par un CA exceptionnel. Cette décision prise dans la précipitation montre le désarroi de nos administrateurs. Il n’y a plus de stratégie de développement économique, face aux contraintes que notre association n’a jamais voulu voir en face.

Différents scénarios sont possibles en juin 2014, après les résultats de l’audit demandé par la mairie sur l’ensemble des secteurs de l’animation et de la restauration. Le secteur éducation spéciale avec son IME-PROJET, comme un bateau fantôme dans les brumes de l’AOL est-il à l’abri de la tourmente ? Dans ce secteur, la position de la CFDT et de ses alliés est d’accompagner des politiques en place, pas de les combattre, que ce soit dans la lutte pour la sauvegarde de la CCN51 ou les débats en NAO qui ne débouchent jamais sur des propositions concrètes.

L’ avenir de l’AOL n’est plus maîtrisé par nos administrateurs. Le président pourra-t-il tenir son engagement envers les salariés, exprimé lors de ses voeux de début d’année : la sau-vegarde des emplois ? Nous ne le pensons pas. Des licenciements sont à prévoir dans le secteur administratif de l’animation. Pour limi-ter la casse, Il est plus sûr de s’appuyer sur le bon fonctionnement du Comité central d’en-treprise, et la démocratisation des instances dirigeantes où devraient siéger les syndicats qui eux ont un devoir impératif de dire la véri-té aux salariés. Les différents syndicats ont le devoir et l’obligation de mener ensemble cet-te lutte.

Michel CABIRON