Professeur de sports syndiqués à EPA : pour une analyse critique des APS

Pour une analyse critique des APS…

En tant que professeurs de sport et syndicalistes nous nous devons d’être d’ardents défenseurs du service public des sports. Pour autant, cela ne fait pas de nous des thuriféraires du sport. Si nous sommes convaincus des potentialités éducatives et émancipatrices des APS (du sport pour tous au sport de haut-niveau), nous sommes conscients également des dérives potentielles du fait sportif et sommes prêts à en débattre. Nous considérons que le syndicalisme est un espace qui permet ce débat et défendons un métier de professeur de sport où une approche critique des pratiques permet de les faire évoluer. Ainsi, notre fonction n’est pas de vendre les valeurs plus ou moins phantasmées (récupération politique, médiatisation…) du sport ou de l’olympisme. En revanche, nous avons l’obligation de défendre des pratiques éducatives et garantes de l’intégrité morale et physique du sportif. C’est une obligation pour l’État qui reconnaît ainsi l’intérêt général des APS et emploie des conseillers techniques et pédagogiques qui en sont les garde-fous.

Sur un aspect plus politique, le syndicalisme que nous défendons permet de condamner les scandales géopolitiques et financiers qui émaillent le sport. Et il n’est pas question dans cette démarche de nous opposer un devoir de réserve du fonctionnaire trop souvent porté en étendard. Nous demandons ainsi et à titre d’exemple une condamnation de la France des compromissions du CIO avec le régime Syrien et de sa complaisance avec la Chine et la Russie. Il s’agit une nouvelle fois pour le CIO sous couvert d’apolitisme (sic), de prendre des décisions en faveur de régimes dictatoriaux et obscurantistes. En 2008, il a été interdit à des sportifs de concourir avec un badge souhaitant la paix dans le monde, pour raison de neutralité politique des JO. En 2012, des concurrentes ont pu participer en arborant ostensiblement un voile islamique. Le CIO n’a évidemment pas vu officiellement la portée politique de la chose et a salué l’ouverture de régimes religieux à la pratique sportive des femmes… Honteux !

Cette approche critique doit porter également sur les dérives d’un sport professionnel aux salaires indécents, à la sur-médiatisation, le dopage…